Plus un Chinois!
Après la Première guerre mondiale, le gouvernement fédéral a remplacé sa taxe d’entrée discriminatoire par une prohibition totale de l’immigration chinoise au Canada.
La Loi de l’immigration chinoise (1923), aussi connue populairement comme la Loi d’exclusion des Chinois, a reçu l’assentiment le 30 juin 1923. Le lendemain, alors que les autres Canadiens célébraient le Jour du dominion, les Canadiens chinois ont souligné ce qui a été désormais connu comme « le Jour de l’humiliation ».
Il y avait peu d’exceptions à la prohibition, mais les diplomates, les Chinois nés au Canada, les commerçants et les étudiants inscrits à certaines institutions pouvaient encore voyager au Canada et à partir du Canada avec les documents appropriés.
Pour les Sino-canadiens, la limite de deux ans aux voyages à l’extérieur du Canada était toujours en vigueur, mais la pénalité pour ne par revenir à temps est devenue plus dure : les frais additionnels de 500$ ont été remplacés par une prohibition de revenir au Canada.
La Loi d’exclusion a aussi créé des difficultés pour les Chinois nés au Canada et ceux naturalisés. L’article 18 de la loi stipulait que toute personne d’origine chinoise ou d’ancêtres chinois au Canada, sans égard à son allégeance ou sa citoyenneté, était tenue de s’enregistrer auprès des autorités et d’obtenir un certificat d’identité.
Cela dit, au moins un Canadien chinois s’est battu devant les tribunaux pour retenir ses droits.
Les Chinois assiégés
Outre la perte des droits politiques suite à la privation du droit de voter tant au provincial qu’au fédéral et le fardeau financier indu affectant individus, familles et communautés suite aux dettes accumulées en raison des taxes d’entrée, la Loi d’exclusion a semblé effacer tout espoir que les Chinois pouvaient avoir d’être un jour réunis avec leur famille et l’élever au Canada.
La Loi d’exclusion des Chinois a été en vigueur pendant 24 ans, perdurant pendant la Deuxième guerre mondiale. La législation discriminatoire canadienne en matière d’immigration et les politiques qui en ont découlé ont eu pour résultat une limitation du nombre de nouvelles arrivées en provenance de la Chine, et on croit que seulement 44 Chinois ont été capables d’immigrer ici légalement entre 1923 et 1947, lorsque la Loi a été abrogée.
Sur papier, abroger la Loi a été très facile pour le gouvernement, mais pour les nombreux Sino-canadiens ayant enduré les années de l’exclusion, la réconciliation avec cette partie de leur histoire et de celle du Canada allait prendre des générations.
Après que la Loi d’exclusion ait été abrogée, des restrictions à l’immigration chinoise ont continué à exister, limitant l’entrée à la seule épouse et aux enfants des citoyens canadiens et résidents permanents d’origine chinoise. Environ 11,000 Chinois sont venus au Canada comme « enfants sur papier ». En 1960, le « Programme de rectification de statut à l’intention des immigrants chinois » a été établi pour offrir une amnistie à tous les « enfants sur papier ». On estime que Douglas Jung, le premier Sino-canadien à être élu comme député fédéral en 1957, a joué au rôle important à ce qu’il y ait cette amnistie.
Plus un Chinois !