La Montagne d’or
L’histoire du Chemin vers la justice parcouru par les Canadiens d’origine chinoise est marquée par la détermination, la persévérance et la conviction nécessaires à se tailler une identité au Canada. Les pionniers sino-canadiens se sont accrochés à leur rêve de traverser l’océan Pacifique, chercher leur fortune et, finalement, s’établir et élever leur famille dans la terre qu’ils appelaient Gum San, ou « Montagne d’or ».
Cependant, les Chinois ont été ciblés en tant que groupe par une discrimination et une exclusion systémiques aux mains de l’État, qui a utilisé ses pouvoirs de légiférer pour les défavoriser et leur dénier tout développement d’une identité et d’une communauté au Canada.
Malgré ces grandes difficultés, les Chinois prospèrent au Canada aujourd’hui. Présentement, les Sino-canadiens dépassent de loin ce que jadis on attendait d’eux, alors qu’on leur accordait seulement « la chance d’un Chinois ».
La ruée vers l’or
La Gum San, ou Montagne d’or, a été dessinée par les migrants chinois dans leur mappemonde imaginaire lorsqu’on a découvert de l’or en Californie vers la mi-19ème siècle. La ruée vers l’or de 1848 en Californie a suscité une migration massive de chasseurs de fortunes provenant de l’Europe, de l’Australie, de l’Amérique latine et de toute la diaspora chinoise vers l’Amérique du nord.
Dix ans plus tard, de l’or a été trouvé dans la rivière Fraser, en Colombie-Britannique, là où elle convergeait avec la rivière Thompson, et une nouvelle ruée de chercheurs d’or, dont plusieurs s’étaient auparavant établis à San Francisco, s’est précipitée vers le Canada. Cette ruée vers l’or a entraîné la première migration massive de Chinois vers des terres qui, 9 ans plus tard, allaient devenir le Canada, un dominion sous la couronne britannique.
La concurrence pour obtenir des droits de prospection et autour d’autres activités commerciales associées aux ruées vers l’or ont mené vers des conflits entre les Européens, les États-Uniens et les Chinois, visiblement différents, qui se sont souvent retrouvés au bas de l’échelle de la justice aux confins des terres. Le racisme et les valeurs sociales prévalant à l’époque ont eu pour résultat des lois discriminatoires à l’endroit des Chinois des deux côtés de la frontière.