La discrimination persiste
Il est généralement reconnu que les Sino-canadiens ont subi plus de six décennies de racisme légiféré, par l’entremise de lois adoptées par le Parlement fédéral du Canada, commençant par la première Taxe d’entrée imposée aux immigrants chinois, inscrite dans la Loi de l’immigration chinoise (1885) et finissant avec l’abrogation, en 1947, de la Loi de l’immigration (1923), connue comme la Loi d’exclusion des Chinois.

Correspondance entre J.A. Fulton, du Vancouver Trades and Labour Council (Conseil de métiers et du travail de Vancouver), et le gouvernement fédéral, sollicitant des mesures supplémentaires pour empêcher l’immigration de Chinois au Canada. Août 1891.
Cependant, si on reconnaît la présence d’autres lois discriminatoires adoptées par le gouvernement de la Colombie-Britannique, commençant par la Qualification and Registration of Voters Act (Loi sur la qualification et sur le registre des électeurs, 1872), alors les Canadiens d’origine chinoise ont fait face à 75 ans de discrimination officielle, ce qui équivaut à plus de la moitié du temps d’existence du Canada en tant que pays.
Même après que la Loi d’exclusion ait été abrogée, grâce principalement au militantisme communautaire et aux efforts de l’avocat sino-canadien Kew Dock Yip et d’autres militants communautaires, des politiques et des lois ouvertement racistes ont affecté la croissance de la communauté Canadienne d’origine chinoise jusqu’à la deuxième moitié des années 1960.
Sur le plan fédéral, la discrimination contre les Chinois a commencé juste avant la conclusion des travaux du Chemin de fer Canadien Pacifique vers la fin 1885, lorsque le Parlement subissait la pression des politiciens et des organisations des travailleurs de la Colombie-Britannique afin de les exclure de tous les aspects de la société canadienne. La Commission royale sur l’immigration chinoise avait publié ses constats à l’été cette année-là.