Une réparation incomplète ?
En date du 31 mars 2008, le Gouvernement du Canada avait fait des paiements symboliques à un total de 785 personnes ayant payé la taxe d’entrée ou à leurs épouses encore vivantes. Parmi ces gens, moins de 100 personnes avaient payé la taxe d’entrée.
En soutien aux excuses officielles, le gouvernement a fait des paiements ex gratia de 20,000$ à chacun des individus ayant payé la taxe d’entrée et à chacune de leurs épouses. Ni ceux qui n’ont pas vécu pour entendre les excuses ni leurs descendants n’ont été compensés.
Le gouvernement a alloué 5,000,000$ à un fonds de réparation pour la communauté sino-canadienne sous le Programme de reconnaissance historique pour les communautés (PRHC) pour aider à ce que tous les Canadiens apprennent au sujet de l’histoire de leur pays, y compris ces chapitres obscurs d’exclusion de groupes minoritaires spécifiques.
Pour les individus ayant payé la taxe d’entrée et les veuves qui n’ont pas vécu assez longtemps pour voir la justice arriver, et pour beaucoup de leurs descendants s’étant battus pour la reconnaissance de leurs propres souffrances causées par les lois racistes du passé, l’offre d’excuses et la compensation officielles peuvent être vues comme « trop peu, trop tard. » Tout particulièrement, certains des fils et filles âgés des personnes ayant payé la taxe d’entrée ont poursuivi la campagne pour la réparation soulignant le fait qu’eux aussi ont été séparés pendant des décennies de leur père, et qu’ils ont par conséquent souffert en tant que victimes directes de ces lois racistes.
La réconciliation: une marche qui se poursuit
Les Excuses parlementaires pour la Taxe d’entrée et pour la Loi d’exclusion représentent un jalon important dans le développement de la communauté canadienne d’origine chinoise, mais le cheminement de la communauté vers la justice et l’égalité totale ne s’est pas terminé là.
Le Canada, en tant que nation, doit encore composer intégralement avec son passé colonial et raciste. Bien qu’aujourd’hui il y ait des protections constitutionnelles et de droits de la personne plus globales qui dissuadent la discrimination contre les communautés racialisées, le racisme demeure une réalité pour beaucoup de ces communautés.
La réconciliation totale entre le Canada, d’une part, et ses Premières nations et citoyens appartenant à des minorités, d’autre part, est cruciale pour atteindre la justice et l’égalité pour tous. Les efforts communautaires continus pour reconnaître la contribution historique des Sino-canadiens à la construction de notre nation sont un élément d’importance critique dans cette réconciliation. Voir le rapport de la réconciliation à New Westminster.
Les Canadiens doivent apprendre de leur passé pour ne pas répéter les mêmes erreurs dans l’avenir.