Andy Joe
La Colombie-Britannique a admis son premier avocat sino-canadien en 1953, lorsqu’Andy Joe a été appelé au barreau de la province. Né à Victoria en 1926, Joe s’est joint à l’Aviation royale du Canada pendant la Deuxième guerre mondiale, jusqu’à ce qu’il soit démobilisé en 1946.
À l’âge de 20 ans, Joe ne pouvait pas trouver un emploi dû au racisme persistant à la côte ouest. « Il prenait son vélo pour aller chercher du travail et on lui disait à répétition : ‘nous n’embauchons pas des Chinois’ », son partenaire David Chong a raconté au journal The Globe and Mail. Une telle expérience a stimulé Joe à poursuivre des études en droit.
« Andy n’était pas un avocat comme on en connaît souvent : il était un avocat du peuple », Chong raconte au Chemin vers la justice dans une entrevue.« Souvent, il faisait son travail sans exiger de l’argent, ou bien il oubliait de demander un paiement pour cela. »
Joe s’est aussi fait toute une réputation après avoir combattu l’hôtel de ville chaque fois qu’on estimait qu’on piétinait les droits des résidents du Quartier chinois de Vancouver. Dans le cadre d’un cas localement célèbre, il a confronté une compagnie de navires qui avait refusé de payer le salaire à l’équipage originaire de Hong Kong, dont les membres sont devenus clients de Joe.« À un certain moment, M. Joe a immobilisé le port de Vancouver tout entier pendant des semaines, parce qu’un bateau n’avait pas payé le salaire de son équipage, je crois », se souvient Chong.